un vêtement électrique colle à ta peau
nonobstant tu dirais snob ostentatoire
la vie te flagelle bien les bas flancs
histoire de donner à ton visage ce creux délicieux
histoire de mouiller tes yeux de chien avant l’excuse finale
rien ne progresse, ce petit peuple renâcle à se révolter
dans l’écurie le vieux cheval piaffe d’impatience
le front est froid
tout se fatigue
autrefois, quand j’avais douze ans, à peine nubile encor
je savais d’un geste léger faire voler des cerfs volants sur l’herbe du jardin
aujourd’hui les saccades du vent m’immolent dans le ridicule des pierres
j’ai vieilli c’est cela, et vieillir rend immodeste et inconscient du vertige qu’il y a
toujours plus délicieux
à se pencher sur le précipice notoire de la vie
nonobstant nous rions
nous ne nous claquemurons pas
nous saluons bas les politiciens et faisons quelque risette aux enfants
avant de saigner dans le bas fond du lit
dans le ventre noir et ensanglanté du lit
où sèche le placenta de notre enfance
celle là que nous avons trahie avec constance
nonobstant
sommes devenus adultes au bord du vide
nous sommes restés debout devant le cadavre de nos parents
nous n’avons pas vomi
nous avons fait bonne figure
et puis, au seuil de notre vie, nous avons mimé la joie
comme on creuse un rictus imbécile