Monter sur le causse

Publié le Catégorisé comme explorations
Mur de pierres sèches sur le causse

Monter sur le causse, nous l’avons déjà fait. Le chemin derrière la maison y conduit directement. Une sorte de boucle permet de se hisser au dessus de la vallée, de traverser le vieux village puis de rentrer par la route. Cette fois, le chien trop fatigué pour monter la côte, je suis allé seul entre émerveillements et sentiments mélangés.

Vadim et Galou

Cheminmontant

Je suis monté en pensant à Vadim. Vadim et ses treize ans. Vadim qui dans le feuilleton a grimpé plusieurs fois un chemin semblable à celui-ci. Jamais jusqu’à présent je n’avais vraiment ressenti d’attachement pour un personnage de fiction dont j’étais l’auteur. C’était comme une façon étrange de le retrouver. De l’imaginer évoluant dans le décor, rencontrant le Petit Prince ou le gros lièvre. Vadim, es-tu là ?

D’autres n’en feraient pas cas. Galou le chien, vieillit et je sais que monter une pente trop rude devient trop difficile pour lui. Nous devons nous contenter des chemins plats, de la vallée. Il peut encore marcher entre trois et cinq kilomètres s’il ne fait pas trop chaud. Mais inexorablement la fatigue descend sur lui. J’étais donc tout mélangé du besoin et de la joie de marcher et de la tristesse de devoir le laisser. Presque un sentiment de culpabilité. Je me disais aussi que c’était peut-être une façon d’apprendre progressivement à marcher sans lui. Il y a deux ou trois ans encore, c’était lui qui galopait joyeusement devant. Jeune, il pouvait faire dix fois notre trajet, tout à la joie de fureter. Lorsque je suis rentré, je sais très bien que je ne pouvais pas lui mentir. Il a clairement identifié les effluves du chemin sur mes vêtements.

Oublier les péripéties de l’actualité

Marcher dans cette nature incroyable c’est pouvoir mettre à distance l’actualité envahissante et stressante. Cette histoire d’élections, d’extrême droite qui menace. La nature sait accueillir, consoler et ici l’espace s’ouvre merveilleusement.

Rencontres

Je n’ai ni vu, ni entendu de chevreuils ou croisé les lièvres de la dernière fois. Sur le haut, il y avait la résurgence d’une source qui affleure. Quelques vaches broutant dans les arbres, un rapace traçant sa ligne au ciel, le calme parfait, aucun son ne venant de l’activité humaine… L’œil se perd côté Lot ou côté Aveyron. D’un côté le barrage, de l’autre la vallée… Le village dont de nombreuses maisons sont fermées était vide et silencieux. Un chien muet m’a suivi le long de la clôture de son jardin m’interrogeant sans rien dire sur l’absence de Galou qu’il connait. Plus bas des chèvres curieuses comme des enfants sont venues bavarder à la grille de leur enclos. Les humains sont-ils cachés ? Au retour le pont métallique lui même se taisait et je n’ai croisé sur la route que la voiture pressée d’un inconnu. Ici, on peut passer si discrètement dans le paysage qui a pourtant tant à dire…

le groupe de vaches
Vaches sur le causse
Résurgence d'une source sur le causse
Barrage hydroélectrique sur le Lot à Salvagnac Cajarc
le pont de Cajarc

Puis, le café sur la terrasse… loin des agitations parisiennes…

Vincent Breton

Par Vincent Breton

Vincent Breton auteur ou écriveur de ce blogue, a exercé différentes fonctions au sein de l'école publique française. Il publie également de la fiction, de la poésie ou partage même des chansons !

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