Ce sont des poètes qui ont inventé les portes de Villeneuve d’Aveyron. Ce n’est pas faire injure à Villefranche de Rouergue que de souligner la grâce plus discrète de Villeneuve. Une seule visite ne suffira pas. Il faut venir, revenir, traverser, oser se perdre dans les ruelles, les passages… Cette fois, le regard s’est posé sur quelques unes des portes, merveilleux objets de rêverie, préservant histoires et secrets…
De la poésie
Jeu d’ombre et de lumière, le regard peut explorer l’ensemble puis tenter de comprendre chaque détail. Chaque pierre parle, chaque planche, chaque clou… chaque marque sur le bois. À la fois imposante et discrète, on se demande sur quelle maison cette porte vient ouvrir et de qui ou de quoi elle cherche à protéger…
La porte à plumes
Si tu connais le porte-plume, voici la porte à plumes et mille questions surgissent. Quel est donc le message ? Une flèche verticale semble vous inciter à regarder plus haut. Une lourde clé semble être nécessaire pour ouvrir. Qui la possède ?
Les portes de la ville
Si chaque maison de la Bastide est soucieuse de sa porte, si l’on a veillé aux passages, aux escaliers… les portes de la ville savent veiller maternellement sur ses habitants. Car si l’on se donne des allures militaires, il n’y a pas d’agressivité, rien de froid. Le lieu est protégé pour bien commercer, échanger, préserver la paix…
Entrer, sortir, passer. Dans cet espace commandé par la géométrie, s’inventent des circonvolutions, mais on ne perd pas un centimètre. Hier les marchands venaient nombreux, les marcheurs de Compostelle… aujourd’hui ce sont les touristes mais Villeneuve a su se préserver pour l’instant de la tentation de se faire petit musée. Le dimanche, un restaurant est ouvert sous les arcades. Des vieux habitent encore le village et s’y promènent au calme. Dans les rues où la pierre commande, on a installé des cages à oiseaux, des fleurs, des chaises…
Rêver, rêver…
En cliquant sur chaque porte, vous pouvez agrandir l’image…
Chacune de ces portes pourrait inviter à inventer une histoire et l’écrire… J’aime tout particulièrement la porte ouverte sur le vide, utile pour raccompagner un démarcheur un peu envahissant…
Si j’étais encore maître d’école, avec les élèves nous aurions passé du temps à les écrire, à dessiner, prendre l’empreinte du bois ou de la pierre, imaginer des poèmes ou des romans, des histoires, des contes…
Il suffit de se placer devant l’une des portes et d’imaginer qui au cours du temps a pu les ouvrir et les fermer… La succession des locataires, des propriétaires, des passants, des voleurs, des visiteurs invités secrètement ou pour des fêtes où ils allaient se retrouver joyeusement derrière la porte close…
Lors de la promenade, si quelques personnes étaient au restaurant, passaient dans les rues, aucune porte n’était ouverte en ce dimanche de novembre…