
Note
Méfiez-vous des chansons autobiographiques. Elles sont faites de clés et de clins d’œil ! Mais c’est bien vrai et nul reproche ici, que ma mère n’était pas faite pour avoir des mômes.
Combien de femmes se sont ainsi pourri la vie à ligoter leur destin pour rester conforme ? Comme le chantait Boris Vian… “Vous mariez pas les filles !”
Ma mère n’était pas folle de caresses , Ce n’est point qu’elle ne nous aimait pas Ce n’est pas qu’elle nous aimait point Mais elle appréciait les mômes, de loin ! Elle préférait tous ses bouquins Et son tabac américain Et la vraie vie et ses amis. Elle était faite pour la philosophie ! Pas pour donner le sein Ni pour torcher le cul sale des gamins Il faut dire que c’est pas marrant d’être mère On se sacrifie On se met la tête à l’envers Puis un matin Plus rien Ils sont partis sur le chemin, On vaut plus rien pour ces vauriens Ma mère n’était pas folle de caresses, Ou elle préférait plutôt, celles de son ami Bruno Mon père au visage blet la tapait trop Elle le mit à la porte et il recommença Sur d’autres dames et il trépassa Le jour où ma grand-mère Sortit son revolver Ma mère n’était pas folle de caresses Mais ensemble on discutait bien De tout ce qui est mal, de tout ce qui est bien De ce qui est normal et de ce qui l’est moins Ma mère n’était pas bourgeoise Elle était souvent narquoise Et n’avait pour les rupins Que le mépris un peu chagrin Des femmes qui savent la solitude Et qui en font une habitude Pour elle aussi la vie fut rude Ma mère n’était pas folle de caresses J’allais trouver les miennes ailleurs Ce fut une belle aventure Sous les mains douces de mon Arthur !