Le thé

Septembre remise l’été,
La fenêtre reste ouverte
Sur des miettes de soleil
Vaguement endimanché
Depuis Juin et la sécheresse,
Depuis cette nouvelle adresse
Je n’écris plus rien
Je me tiens et me retiens
J’attends l’averse
Ma bouche sèche
Fredonne à peine
Les ailes rêches de l’oiseau mort
Sur les graviers sont dépliées
Les pêches tardent à mûrir
La ville molle nous encercle
Je crois devoir bientôt partir
en Lozère ou en Ardèche
Lové dans une vallée cachée
Au fond d’une maison rivé,
A l’arbre sec, au châtaigner
Mon dos d’ours j’irai frotter
Il reste une vague cadence
Une indolence maritime
L’amertume des algues marines
Un goût sinistre d’étrangeté
Un vide, un remords vague, l’inimité
D’une vie qui se défile
Au miroir des avachis
Septembre a remisé l’été
Se plaindre reste toujours aisé
Ah ! Verse moi du thé !