Une chanson longue créée en juin 2023. Si l’actualité peut parfois influencer, il ne faudrait pas pour autant faire en faire une lecture au premier degré… Laisse le couteau. Il le faut.
à écouter
le texte
Ce qui crisse Ce qui bruisse Ce qui vibre Mon cœur Ce qui perce Ce qui presse Ce qui stresse Ma peur Des hélices Des élytres Des bélîtres Ma sueur Des insectes se cognent et saignent À la vitre obscène de la mémoire Je ne suis pas pusillanime Mon couteau sur l’armoire Attend Comme la pomme dans l’assiette Attend Ce qui tranche Ce n’est pas le couteau Ce sont les mots sous la peau Attends ! Ils ne lisent pas plus loin que leur infortune limpide Ils mégotent avec l’insecticide Ils font des génocides domestiques Puis, ils toussent En douce Dans des chambres hermétiques Sous leur moustiquaire désinfectée Les assassins au gaz mortel pathétiques Bellâtres masqués d’uniformes hypothétiques Soldats de la maréchaussée amourachés de vitriol Ils tirent , puis ils extraient de la bagnole Des cadavres d’enfants martelés d’immondices Injuriés d’anathèmes Nimbés de pauvreté Ça tire à bout portant Les insectes et les enfants Qu’on a pris dans la lumière Des phares énormes Des hommes dans ce capharnaüm Des soldats épileptiques Des miliciens archaïques Des ministres gonorrhéiques Contaminent l’espoir Jour après jour, Repose ce couteau ! Ça bavasse à la téloche Ça conspue, ça dénonce Ça sermonne, ça renonce Ça s’amnistie fantoche Repose ce couteau Nous irons marcher dans le grand silence Nous irons renouer l’enfance Nous relierons les coïncidences Tu le sais bien Il faudrait qu’il pleuve Il faudrait qu’elles pleurent Juste assez pour nous laver Juste assez pour nous lever Redis ce mot Ils n’auront pas ma dignité, Redis le pour voir Debout, dents serrées, Ils n’auront pas Tu te souviens Qui tu étais Ils n’auront pas Mon petit garçon mort une balle entre les yeux Mon enfant doux, mon enfant fou, Tu te brûlais à tes jeux Dans des citadelles énervées Dans tes cachettes insensées Les avalanches de médisance, Les feux dans la nuit, les errances Laisse le couteau pour la pomme Sois un fils, sois un homme Sois la somme de tous les hommes Un peuple fraternel et consolateur Fais chant de ta douleur Laisse le couteau
Grandiose, Monsieur, grandiose.
Merci ! (mais je n’irais pas jusque là…)