Au fil de l’eau, voici un nouveau poème. Chacun y mettra les images qu’il ou elle veut. Ce qui compte dans l’histoire c’est la pomme, qu’elle soit rouge est accessoire de cinéma. Êtes-vous poète ou contrôleur ? À moins que…
la pomme rouge
Posée sur la table, la pomme rouge du poème a le vertige
Je plonge mon front dans le bassin de tes paumes
Humaine est ta chanson
Une rose sur sa tige
Griffe les doigts de l’homme
Sans raison
Sur la pierre de l’église,
J’ai brûlé ma bouche
Contre une hostie rêche
J’oserais mieux me calciner
Entre les branches de ton être
Si tes hanches savaient
Elles m’appelleraient
Il ne vient pas le poème
C’est un omnibus qu’on attend
Un olibrius ajuste son cigare goguenard
Sa casquette de contrôleur
Renversée sur le billard
Lui, n’a plus de cœur
Il fait de l’œil au destin
Il ne tremble pas des mains
Quand il poinçonne les tickets
C’est le contrôleur !
C’est mon travail,
Je ne suis pas poète !
Lancé sur les rails à vive allure
Bien calé sur mes jambes
Jamais je ne tremble
Et vous petit voyageur
Avec votre futile valise
Une pomme rouge dedans
Pas une rime, pas une devise
Fuyez, il est encore temps !
Fuyez les jeunes filles
Et leur soif de poésie
Fuyez-les comme la peste
Fuyez-les comme le vent
Et leur soif de roman
Roman de gare ou roman rose
Les jeunes filles ont des épines
Quand elles se métamorphosent
Parfumées de térébenthine
Térébenthine de la Caroline
Ou baume des Carpates
Le poète se carapate
Il a le nez retroussé
Il sortirait sa mandoline
Vous seriez offusqués
Je ne voulais pas te quitter
Petite fleur de nos Alpilles
Je fuis, je fuis à vive allure
Loin de la sainte église des poésies
Qui vont marchant à rimes forcées
Et par cette journée brûlée
À ce nombril où j’ai laissé
Comme une forme de baiser
Une larme a chanté
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encore
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