À Villefranche de Rouergue, La chartreuse Saint-Sauveur s’offre à la visite. On doit sa construction à Vézian Valette, richissime drapier qui la fit bâtir « pour le salut de son âme ». Mort de la peste à Rome, la construction dura de 1452 à 1511. Le monastère accueillit chartreux et convers avant de devenir un hôpital public. Il reste un lieu de poésie… où dansent les ombres des moines.
Du côté de l’hôpital
Rien à voir, pourtant, je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée pour Colette Magny morte à quelques pas de là en 1997. Je la cite souvent. Elle est peut-être venue voir les lieux…
On est excentré du centre ville. Une vieille dame presque en panique délivre les billets, recompte vingt fois les pièces et fait la police aux resquilleurs. Le soleil d’août tape fort et invite à se réfugier dans les lieux.
Autour de la chartreuse proprement dite les ermitages ont disparu. Mais il reste dans l’air quelque chose de l’ambiance… Maison protectrice aux règles strictes, tout l’espace était pensé pour qu’elles puissent être respectées… Certes on veut affirmer le pouvoir de l’Église, mais l’espace mêle raffinement, beauté des lignes et mysticisme sans céder à l’exubérance pleurnicheuse. Le lieu dépasse la religion.
Le domaine des rhinolophes
Je me suis plu à penser que les rhinolophes étaient la réincarnation des moines. Il n’empêche, elles ont quelque chose d’impressionnant. Elles paraissaient relativement bruyantes et énervées… J’imagine lorsque le soir elles s’emparent des lieux désertés des touristes.
Ce qui compte ici forcément, ce sont les lignes, les passages réservés à la lumière…On imagine ce que des peintres attentifs feraient…
Je n’aurais pas été surpris de voir un moine traverser subrepticement le couloir d’une porte à l’autre… mais je ne croisais qu’un jeune commis de l’hôpital qui conserve des lieux administratifs.
Ombres et lumières
Je pense que le soir, la nuit, le lieu doit prendre une toute autre ambiance. Le silence l’habite assez pour que les passants restent calmes, méditatifs… On peut y déambuler un moment… puis on repart vers la ville et l’Aveyron qui coule plus bas…
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