La bastide de Villeneuve d’Aveyron

La bastide de Villeneuve d’Aveyron, je vous en avais déjà montré les portes. Villefranche de Rouergue n’est pas loin. C’est un lieu que j’aime et dont je vous parle souvent, une histoire d’amour. Mais si Villefranche est mon amour, Villeneuve d’Aveyron est ma maîtresse. Elle est née avant celle qui devint la capitale du Rouergue. Elle a conservé une grâce et une poésie peut-être liées à sa modestie. J’aime y aller souvent.

Lignes et lumières

Le tracé spécifique des bastides, c’est un art de la géométrie. Le quadrillage de la bastide est parfait. Mais tout autour c’est un labyrinthe de circonvolutions où il est facile de se perdre… avant de revenir sur ses pas comme dans un jeu grandeur nature. Lignes, motifs répétés des arcades, portes, escaliers, passages… les lieux se redécouvrent à chaque visite.

Cinéaste, j’aurais aimé y tourner un film. Metteur en scène, j’aurais inventé des pièces pour les passants sur la place… Enfant, j’aurais aimé jouer à cache-cache dans les ruelles, derrière les murs, dans les alcôves… sauter par dessus les escaliers.

L’hiver le vent peut souffler par les rues et ce matin de juillet, il était bon de pouvoir trouver un peu d’ombre…

Depuis le Moyen-Âge les marcheurs de Compostelle continuent de passer par ici. Le lieu est protecteur.

Les murs parlent. Sans peine on imagine la vie au Moyen-Âge.

Certaines maisons sont vides, d’autres au bord de l’effondrement, ailleurs on les remet sur pied. La végétation parfois s’insinue ou bien est invitée lorsque les habitants fleurissent les lieux avec attention…

Venir et revenir

Si le village s’admire au simple passage, venir et revenir lève à chaque fois de nouveaux secrets. Là une ruelle qu’on avait manqué, ailleurs un escalier qui était resté masqué… Il faut aller dans un sens, revenir dans un autre et lever la tête.

Et puis, il faut laisser ses pas commander, ne pas chercher à comprendre. Regarder, humer, guetter… Chaque ruelle, chaque venelle, chaque maison apporte sa contribution poétique au lieu dans une composition à la fois savante et délicate, singulière et harmonieuse…

Quels savants architectes, quels poètes !

Et la douceur des lieux immanquablement contamine les habitants et les passants…