On ne va pas revenir sur le mythe, les fantasmes, l’icône, tout le cinéma et le commerce autour d’Arthur. Rimbaud ! Il parait aujourd’hui que l’intelligence artificielle vient montrer des photomontages le mettant en scène… Peu importe. Beaucoup de jeunes qui avaient sa photo dans leur chambre ne l’avaient pas lu. Je tiens « Ma bohème » pour le plus beau poème qui soit… Pompidou ne l’a même pas mis dans son anthologie ! Rimbaud c’est le poète découvert au début du collège. Je n’avais pas 12 ans. Je me souviens comment sûrement sans tout comprendre, j’avais aimé plonger dans ses poèmes. J’en savais peu sur lui. Mais nul doute, il me troubla. Une révélation. Y compris sur moi même. J’aurais été impressionné de rencontrer Hugo. Baudelaire m’aurait mis mal à l’aise et Verlaine me semblait triste… Mais Rimbaud ! J’aurais aimé le voir chez moi, comme une sorte d’amour impossible, beau, tendre, sale, poussiéreux, rêveur, impertinent. Et génial ! Sûrement je l’aimais pour ce qu’il osait être alors que je restais rivé à mon quotidien de collégien banal… Mais aujourd’hui encore, si je divague, si l’on me permettait d’inviter dans le fauteuil, à la maison, un de mes poètes préférés, ce serait lui que j’aimerais voir… mais je ne suis pas certain qu’il aime le thé…
la chanson
Le texte
Je pense à toi Rimbaud, dans mes soirées d’orgueil J’imagine ta course jusqu’à mon grand fauteuil Tu boirais assoiffé quelque breuvage fort Et tes joues attisées encore du froid dehors Je viendrais te frôler, oui d’un geste amical Peut-être ne recevrais-je qu’un rot phénoménal À ton front rieur tes yeux vibrantes étoiles Moqueraient ma lourdeur de vieil ours bancal Je ne suis pas Verlaine, j’en ai bien de la peine Pourtant j’aurais brûlé mon âme à ton haleine Oui j’aurais léché la perle de ton nombril Et me serais noyé à tes hanches, versatile Je pense à toi Rimbaud, je t’aime pour la bohème Et pour les caniveaux, pour le sang d’un poème Où tu me chaviras à l’âge de douze ans Ce fut l’âge où je crois, je devins ton amant Je pense à toi Rimbaud, tes métaphores bizarres Lorsque tu t’enfuis jusqu’à la ville d’Harar Et que tu me laissas dans mon adolescence Coupable de rester dans la petite France Je pense à toi Rimbaud, assis dans mon fauteuil Le cheveu en bataille, déjà clignant de l’œil Tu te serais moqué de mes vers trop gentils Ou tu m’aurais caché tes vices de poésie Je pense à toi Rimbaud, mais tu t’es vite enfui
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