Bon sang ! C’est le 500 ! Déjà ! Et sans compter les pages, voilà que ça nous arrive, avant le 15 août. Ce site, cet objet bizarre où je dépose ce mélange étrange d’observations, de pensées plus ou moins interlopes comme disait Léo, de textes improvisés ou réfléchis, de poèmes et même de chansons… compte donc 500 articles. Pour fêter ça avec Galou mon conseiller artistique, nous somes montés sur le causse, avant la pluie.
Quelle direction prendre ?
Il était tôt. Nous avons croisé deux voitures emplies de personnes qui semblaient avoir passé la nuit dans les cazelles et partaient en roulant au pas. Échanges de sourires. La piste préfère les piétons, les moutons, les marcheurs de Compostelle. Ici nous sommes si bien, admirant le Quercy et ses couleurs qui changent à chaque heure. Au loin Galou fut surpris par l’âne qui brayait à tue-tête.
Cheminer sous le ciel
Trois gouttes de pluie ne font pas peur au marcheur. Galou dont le souffle s’amenuise avec l’âge ne perd pas son temps en questions inutiles. La vie, il la boit, la poésie, il la laisse le traverser. Il y a tant à humer. Pas le temps d’avoir peur de la mort. Le ciel invente des lumières de contes. Il a tracé au loin avec ses nuages une lignes de montagnes fantômes qui n’existent pas. Mais tout est doux.
Mon ami le chêne
Si vous suivez un peu, vous savez que j’ai un ami sur le causse de Gréalou. C’est un chêne. Il est d’une beauté charismatique. C’est le veilleur amical. Il voit tout, nous protège et nous accueille. Point de culte qui l’embarrasserait, point de manières. C’est un ami qui n’a nul besoin de vous entendre pour tout savoir de vous. Aujourd’hui, il m’a pris dans ses branches et j’étais comme un enfant. Je ne connais pas d’être plus raffiné, plus délicat… Il semble seul, mais il est intensément relié à la terre rouge, aux cazelles où dorment les passants, aux oiseaux…
Quand il nous accueille, je vous jure que l’émotion est là. Sa fidélité est aussi belle que sa patience.
On s’approche, il ouvre les bras, je ne connais pas d’arbre plus souriant… Pour qui l’observe, il se penche un peu vers vous, juste à peine et esquisse même le plus délicat car imperceptible, mouvement de danse. Je ne connais pas d’arbre plus chaleureux, plus joyeux.
Je lui ai avoué que je vous le montrais, qu’il était devenu en quelque sorte l’emblème de ce site, comme il est le gardien des cazelles.
« Entre donc ! »
Aujourd’hui je me suis glissé dans son intimité. Incroyable dessin, incroyable destin. Je crois bien que je lui ai touché l’écorce délicatement. Je me suis approché de ses feuilles. Chacune d’entre elles est une page de vie, vibrante et sensible à la lumière, au vent, à l’eau parcimonieuse ou déversée en averses profuses.
Je crois bien que tu me survivras
On ne peut imaginer que cette éternité serait un jour rompue. Les cazelles sont là, près de toi, depuis peu. Qui eut l’idée ? Tu n’as pas dit non. Tu n’es pas rétif à l’amitié, aux changements, à l’équilibre. Il faut se pencher pour entrer dans ces étranges niches où le chien n’ose pas pénétrer.
La forêt, le causse, les montagnes au loin. Tout forme un paysage qui emplit et élargit à la fois, qui transforme et révèle. Je peux cent fois, cinq-cents fois revenir et je ne me lasserai pas.
Méditer avant d’agir
Ici, le temps se pense autrement. Les projets s’esquissent doucement et je veux les aligner pour qu’émerge la direction. Ce pays est un continent dont je n’ai pas fini d’explorer la profusion. J’y découvre des passants, des artistes, tant de choses qui me subjuguent… mais je ne veux pas être un collectionneur, un touriste qui accumule les découvertes comme des trophées.
Je veux écouter battre le cœur de ce pays. Tenter de le comprendre m’enseigne. Je ne suis pas un béotien, je ne suis qu’une jeune âme. Ma curiosité est intacte.
Je mesure que pour comprendre un pays, il faut se défaire de pensées fausses et pourtant oser l’interpréter. Pour le comprendre, il faut le chanter. Et pour chanter un pays, il faut s’accueillir soi-même…
C’est une sorte d’aventure…
Que croyez-vous ? Je prépare également ma rentrée… Me lirez-vous ?
Ou plutôt… trouverez-vous à rêver dans mes propres rêveries, à poétiser dans ce que je tente d’esquisser, à vous accorder ne serait-ce qu’une respiration ? Je pense à vous sans savoir toujours qui vous pouvez être…
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