Qui se souvient ?
Est-ce que tu te souviens comment tu étais à 5 ans ? Chacune ou chacun tente de reconstruire les souvenirs, entre ce que l’on idéalise et la vérité. Certains psy disaient que tout se jouait avant six ans… ce n’est heureusement pas vrai, mais parfois, les grands traits de la personnalité se dessinent déjà… Dans cette chanson, il y a du vrai, mais pas que…

A cinq ans
À cinq ans, bouille de délinquant J’étais beau comme Rimbaud Voyou comme Genet J’connaissais pas Prévert Mais avec ma mère, On chantait souvent A cinq ans ! J’détestais mon père J’savais déjà lire Si j’osais m’enfuir Par le grand pré vert La chienne jappait Plus vite je courrais A cinq ans ! J’avais jamais froid Surtout pas aux yeux Et beau comme un dieu Je croisais les doigts Avec la Sylvie, avec le François Mais qu’est ce que tu crois A cinq ans ! Pas très innocents J’avais vu les adultes Dans toutes leurs culbutes Et dans leurs disputes Et même dans leur sang Et même pleurant A cinq ans ! J’allumais des feux J’inventais des mots Je faisais des fugues J’étais l’amoureux Qu’un parfum subjugue Je griffais ma peau A cinq ans ! J’allais aux framboises J’allais à l’école J’allais aux copains Comme on apprivoise Et mon beau destin Me faisait auréole A cinq ans !
Je crois que petit je trouvais les adultes assez idiots à nous croire naïfs à leur propos… alors que petits, nous lisions très bien en eux leurs faiblesses, leurs veuleries… mais notre joie c’était de vivre intensément notre appartenance au peuple des enfants qui rêve, bouge, joue et aime… mais ça n’a rien à voir avec l’innocence… très tôt on en savait déjà long…
